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Catégorie :
Blog Cinéma
Date de création :
08.02.2011
Dernière mise à jour :
08.02.2011

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Le cinéma est une grande école de patience.

Le cinéma est une grande école de patience.

Publié le 08/02/2011 à 07:48 par plizeplize Tags : jeune création pensées coeur bonne amour enfants histoire film fille musique femmes art humour bande mode

PP- Patrick Glotz, vous êtes actuellement en préparation de votre 1er long métrage...

PG- J'aimerais vous répondre oui mais je ferais plutôt référence au titre explicite de votre interview (rire)...Eric Van Beuren, mon courageux producteur est en train de monter le budget et puis j'accorde une attention vraiment particulière au casting, donc du temps. Certaines figures de comédiens se sont dessinées d'emblée à l'écriture, d'autres sont venues lentement, progressivement, jusqu'à en devenir aujourd'hui presque incontournables.

 

PP- Des noms ?...
PG- George Clooney, Johnny Depp, Rika Zarai...

 

PP- Rien que ça...
PG- Et encore, je ne vous communique que les noms de ceux qui ont déjà signé...(rire).

 

PP- Plus sérieusement, cette longue période de casting n'est elle pas aussi la résultante d'un film avec beaucoup de personnages ?
PG- Bien vu, Sherlock Holmes ! C'est évidemment plus complexe, surtout pour un 1er film. Mais quand on considère que le cinoche est une merveilleuse aventure collective... Ensuite, en tant qu'auteur, j'ai envie de porter un regard sur la collectivité plutôt que sur l'individu. Chaque personnage, chaque élément du film, seront comme le petit carré d'une mosaique qui une fois assemblée, produira un bloc cohérent dont le ciment sera l'auto dérision et une certaine forme d'insolence...

 

PP- En plus un genre difficile,une comédie. Pourquoi ?
PG-Parce que l'humour est une formidable forteresse dans ce monde actuel concentré sur des besoins et des satisfactions généralement financières. On vit dans un système économique de plus en plus injuste et terriblement difficile pour la majorité des gens.J’ai envie d’offrir aux gens un moment d’insouciance parce qu’on vit une vraie crise du manque d’insouciance. Trop sérieux tout ça ! Trop réglementé, globalisé, compartimenté, codé. Et que dire du sacro saint principe de précaution érigé trop souvent en mode de fonctionnement. Bientôt on nous obligera à porter un gilet pare balles pour rouler en mobylette...(rire)

 

PP- Pourtant dans votre comédie tout ne sera pas qu'insouciance et jubilation...
PG- Un célèbre scénariste américain a écrit :"la comédie c'est l'art de la colère". J'aurais pu être poseur de bombes...(rire) heureusement cette rage interne s'est résolu finalement en drôlerie et en raillerie et mon humour, plutôt que les bombes, sont l’aboutissement de cette exaspération contre l’inéluctable triomphe de l’autorité, des normes sociales en vigueur et des idées dominantes.

 

PP- Autorité dominante, normes sociales en vigueur; votre discours est très politique, finalement...
PG- On est tous le produit de notre vécu...

 

PP- C'est ce vécu qui fait que vous vous définissez comme un optimiste-inquiet ?
PG- Vous êtes psy ou quoi ?...(rire) Mais c'est vrai...je revendique ce paradoxe. On découvre mon côté optimiste dans le burlesque de cette comédie et aussi dans la musique Disco qui est emblématique d'une époque plus insouciante. En fait, j'ai envie de coller à l’atmosphère jubilatoire d’un Kusturica ou au ton de goujaterie amicale d'un Audiard, en toute modestie...(il réfléchit)...Euh...vous soulignerez 2 fois "modestie", svp. Ce film doit être un "truc" genre bigger than live comme disent les Ricains, une grande bouffée de fraicheur, quoi !

 

PP- ...et le côté inquiet de votre personnalité ?
PG- C'est une grande claque dans la gueule ! (rire)...Non...elle transpirera dans le fait de porter un regard sans préjugés sur la réalité des choses en créant des personnages crédibles qui feront en sorte que l'on adhère aux évènements dramatiques de l'histoire et aux points de vues que je défend : les délocalisations sauvages de certaines de nos usines vers des pays à bas coûts salariales, le jusqu’auboutisme de certains travailleurs menacés de licenciements. Ici, on évoque le mariage forcé d’une jeune ado de 16 et demi, quand même...Et à contrario en pointant certains patrons qui seraient prêt à tout pour s’enrichir vite et à n’importe quel prix. En soupirant aussi sur les broutilles stupides entre Wallons et Flamands dans notre pays...no coment...En explorant une communauté où de pauvres diables sont obligés de se débrouiller à l’aide de petites magouilles pour survivre... Là on effleure le thème du boulot au noir, l’économie souterraine. Et finalement, en faisant le constat amer que seul l’argent nous empêche vraiment de rester des enfants. (il va dans sa poche et sort un nez rouge de clown qu'il place sur son nez)...

 

PP- Vous êtes donc resté un enfant...
PG- Je ne me prend pas au sérieux mais je fais toujours les choses très sérieusement, comme ce projet.(il réfléchit)... Dites donc docteur Freud, si on parlait vraiment un peu de l'histoire ?

 

PP- J'allais vous le demander...
PG- Allez...Marie Claire (Arielle Dombasle), pdg d'une puissante multinationale française n'a qu'un désir : marier son fils unique à l'héritière du plus grand groupe industriel indien, afin de sceller un accord qui propulserait son propre groupe au premier rang mondial. Mais ce qu'elle ignore c'est que le fiston vient de se faire dépuceler par une jeune belge délurée du quart monde bruxellois. Il lui envoi d'ailleurs un colis renfermant un collier en diamant et une lettre où il lui clame son amour. Mais celui ci tombe malencontreusement entre les mains du père de la fille et de ses copains d'un bistrot de quartier à Bruxelles, magouilleurs à la petite semaine. Ilsimaginent une arnaque minable en tentant defaire chanter le riche fiston,mais contre toute attente celui ci affirme vouloir épouser la jeune fille et offrir en dot l'usine belge qu'il hériterait de sa mère.  Catastrophe ! Et pour cause, l'usine en question, menacéepour l'heure de délocalisation, est précisément celle où travaillent leurs propres femmes, ouvrières intègres, absolument au courant de rien, tout comme la jeune fille d'ailleurs, quifile le parfait amour avec un forain gitan, jaloux et violent, prêt au pire pour la garder. Evidemment,par une série de quiproquos, de mensonges et de maladresses, cette arnaque va bouleverser la vie de la plupart des protagonistes de l’histoire...

 

PP- On vous sent passionné quand vous racontez l'histoire...
PG- Oui ! parce que je sens que ce sera une bonne comédie, avec une exigence de sens. J'ai envie de faire rire mais aussi d'interpeller. Et puis, cette sympathique tribupourrait bien devenir la plus fameuse bande de pieds nickelés qu’ai connu le cinéma belge...

 

PP- Vous ne doutez de rien...
PG- Au contraire ! Je considère que la créationest justement avant tout comme une exploration de ses propres blessures, de ses propres doutes.

PP- Avoir la lourde responsabilité de faire un film et douter, ça ne vous gène pas ?
PG- Les certitudes faisant les crétins, ça ne me gène absolument pas...(rire).

 

PP- Vous êtes toujours aussi souriant ?
PG- Je peux être très désagréable si vous voulez...Au fait, je ne vous ai rien offert à boire...

 

PP- Au fait, Patrick Glotz, pourquoi m'avoir donné rendez vous aussi tôt pour cette interview  ?
PG- C'est vrai que vous n'avez pas l'air très réveillée...